Migrations & Mobilités touristiques
Doc 0. Présentation de Dubaï


Superficie : 83 000 km2 ◗ Population : 9 millions d'hab. ◗ Capitale : Abu Dhabi ◗ PIB/hab : 63 000 $ ◗ IDH : 0,840 (Rang : 42)

Au sein des Émirats arabes unis (EAU), la ville-émirat de Dubaï connaît une forte croissance économique et démographique. Cette croissance est portée par les hydrocarbures mais Dubaï se diversifie, exploitant sa rente de situation et développant le tourisme. Touristes et migrants s’y croisent, participant à l’affirmation d’un pôle de la mondialisation, fragmenté et inégalitaire.
Doc. 1: Population et migrations à Dubaï et aux EAU
Rappel:
Migration: La migration est le fait de changer de domicile pour une durée longue ou définitive (souvent un an minimum).
Un migrant international est donc une personne résidant dans un pays A autre que son pays de naissance B.
Du point de vue du pays A, il s’agit d’un immigré, du point de vue du pays B, il s’agit d’un émigré.
 
Doc. 2: Origine des touristes à Dubaï
Rappel:
Touriste international: une personne effectuant un séjour pour différents motifs (autre que le travail) d’au moins une nuit et de moins d’un an en dehors de son pays de résidence habituel.

 
Doc 3. Dubaï: pôle aérien mondial

Nombre de passagers transportés en 2015:
1. Atlanta: 101,5 mios passagers
2. Pékin: 89,9 mios passagers
3. Dubaï: 78 mios passagers
4. Chicago: 76,9 mios passagers
5. Tokyo: 75,3 mios passagers
 
Doc 8: une cité de travailleurs: International City
Construit par Nakhsteel, une des grandes entreprises de Dubaï, International City a été conçue pour des populations à revenu modeste au départ pour 60 000 habitants. Aujourd’hui, cette city comprend 100 000 personnes mais elle a très mauvaise réputation (prostitution…)

Les appartements ont été divisés et maintenant les annonces montrent des locations au lit, certains superposés avec de l’auto-ségrégation (que des femmes, des Indiens, des musulmans…). Ce quartier est divisé en clusters qui portent le nom d’un pays avec des commerces associés (dragonmall pour les Chinois, le plus grand commerce au monde à l’extérieur de la Chine).

Aucun occidental ou Émirien vit là. Les paysages urbains sont extrêmement cosmopolites. La crise 2007-2008 a fait baisser les loyers. Les familles qui habitaient là, ont pu partir dans des quartiers plus chics et elles ont été remplacées par des ouvriers contents de trouver un meilleur environnement. Les sociétés d’entretien ont baissé leurs prestations et le quartier s’est paupérisé avec une surpopulation des logements. Se développe quand même un éthos de la ségrégation car les ouvriers migrants célibataires sont repoussés.

Delphine Pagès-El-Karoui, 2019, Les Clionautes
 
Doc 5. Dubaï, le paradis des influenceurs ?
La ville de Dubai colle parfaitement à l’image de réussite des influenceurs © Crédit photo : AFP

Comment Dubaï est devenue le paradis des influenceurs sur les réseaux sociaux ?

Publié le 20/04/2021 à 18h10.

Dubaï est la capitale mondiale des influenceurs. Chaque année, ils sont de plus en plus nombreux à s’y installer dans le but de monétiser leur notoriété

À Dubaï, les sols artificiels se confondent avec les nouvelles « stars » des réseaux sociaux fraîchement débarquées. Ils viennent du monde entier pour apprécier le soleil radieux, les gratte-ciel, les eaux cristallines et les plages à perte de vue. Sur Instagram, ils partagent fièrement le quotidien de leur nouvelle vie d’expatrié sur l’île artificielle de l’émirat, bien loin des soucis liés à la crise sanitaire. Mais ce n’est pas seulement pour les belles plages et pour fuir le Covid que de plus en plus d’influenceurs s’installent ici. Ce qui les attire surtout, c’est la réussite financière.

Des couples stars de la téléréalité française y ont déjà posé leurs valises : Nabilla et Thomas Vergara, Jazz et Laurent, Jessica Thivenin et Thibault Garcia, ou encore Manon et Julien Tanti. Beaucoup se disent aujourd’hui millionnaires et n’hésitent pas à mettre en avant leur richesse et leur vie « parfaite » sur les réseaux sociaux.
Mais alors pourquoi se mettre en scène à Dubaï en particulier ?

Marketing d’influence

D’abord parce que Dubaï est le paradis du marketing d’influence et du placement de produits. Comment ça marche ? Fort de leurs milliers voir millions d’abonnés sur Instagram, Tik Tok ou Snapchat, les influenceurs sont des intermédiaires lucratifs pour parler d’une marque. Pour cela, il leur suffit de prendre leur téléphone et de réaliser une « story » (une courte vidéo diffusée sur leur compte) dans un endroit prestigieux (un hôtel, un restaurant, une fête, à la maison, une voiture de luxe, un yacht etc) et de vanter un produit en insérant le lien d’achat dans la description de la vidéo.

En amont, l’annonceur lui a précisé les éléments de langages à utiliser et la manière dont est présenté le produit. Tout est bien ficelé. L’influenceur diffuse même un code promo avec des réductions « exclusives » pour ses abonnés. Selon son nombre d’abonnés, un influenceur peut gagner entre 150 et 8000 euros pour une publication avec un placement de produit. Ce procédé est surtout très lucratif pour la marque.

Moins d’impôts

Aucun impôt n’y est appliqué sur le revenu, ni sur les sociétés à Dubaï. Et plutôt que de se contenter de placements de produits pas toujours bien payés, certains influenceurs ont créé leur propre marque. Caroline Receveur a créé Osée Beauté, Nabilla Vergara a lancé Nabilla Beauty et Julien Tanti a créé JTbyTANTI. Les influenceurs qui domicilient leur activité hors de France peuvent ainsi optimiser leurs revenus en payant moins d’impôts à Dubaï. Leur notoriété est monétisée au maximum.


 
Doc. 4: le climat à Dubaï
Le climat de Dubaï varie finalement très peu. On parle de l’été pour la période qui s’étend d’avril à octobre et où les températures commencent à augmenter progressivement pour atteindre un pic de chaleur entre les mois de juin et septembre. Pendant ces quelques mois, la température peut dépasser les 40° voire les 50°C. Cela est dû au fort taux humidité de l’air qui rend l’atmosphère plus qu’étouffante. C’est une véritable fournaise qui oblige à se réfugier dans les centres commerciaux climatisés. Et ce n’est pas la pluie qui va rafraîchir l’air car elle est inexistante à cette période. L’été fait face également à des vents violents qui se transforment parfois en tempête de sable.

Source: partir.com
 
Doc 7: Vue aérienne du quartier Palm Jumeirah
Palm Jumeirah est un archipel artificiel des Émirats arabes unis baigné par le golfe Persique. Il a la forme d'un palmier constituée d'un tronc et seize palmes entourés d'un croissant de 11 kilomètres de long qui délimite un lagon. L'archipel fait environ cinq kilomètres de diamètre.
 
Doc. 6: Dubaï : Paradis des riches et survie des travailleurs immigrés

A Dubaï, seul 10% de la population est originaire des Emirats Arabes Unis tandis que les immigrés en représentent 84% (il y a plus de 9.4 millions de migrants à Dubaï (environ 6.7 millions d’hommes et 1.6 million de femmes)). En dehors des Emiratis ou de personnes aisées venues d’Europe, la plupart des immigrés viennent des pays avoisinants comme le Bangladesh, le Pakistan, les Philippines ou le Népal pour travailler dans cette ville offrant des salaires 3 à 4 fois supérieurs à ceux que leur offrirait leur pays natal. Ces migrants non qualifiés fuyant leur pays en guerre ou dans l’extrême pauvreté viennent travailler dans différents secteurs (la vente au détail 17%, les productions privées 14%, la construction 14% ou le transport 9%) et occupent des métiers souvent risqués sans protection sociale, et des conditions de vie déplorables diamétralement opposées à l’image que Dubaï veut donner au reste du monde : la ville de la démesure où tout est possible. Une main-d’œuvre peu chère, qui accepte pourtant de travailler dans ces conditions pour envoyer de l’argent au reste de la famille resté dans le pays d’origine afin de subvenir à leurs besoins. Les immigrés doivent parfois s‘endetter pour acheter leur contrat de travail pour avoir le droit de travailler. Ils vont pour la plupart gagner au maximum 120 dollars par mois, pour 50 heures de travail par semaine de jour comme de nuit sous des températures approchant les 45 degrés dans le but de construire des villas qui seront vendues des centaines de milliers de dollars. De plus, à leur arrivée les travailleurs venus d’autres pays doivent obligatoirement remettre leur papier d’identité à leur employeur. Mesure à priori théoriquement administrative mais qui se révèle comme un moyen de pression absolu pour cette main d’œuvre bon marché et prête à tout pour subvenir à ses besoins vitaux et à ceux de ses proches.

Extrait de l'article du même titre sur le site: https://rdvc.fr/ Le blog éclectique des étudiants de Toulouse Business School