Le sous-marin Émeraude est l'un des six sous-marins nucléaires d'attaque français. © Franck Seurot, AFP
Le sous-marin nucléaire d’attaque français Émeraude a effectué un passage en mer de Chine, a confirmé lundi la ministre de la Défense, Florence Parly. Une opération qui peut sembler étonnante dans une région très tendue où la France n’a pas d’intérêts directs.
Le sous-marin nucléaire d’attaque français Émeraude a navigué dans la très troublée mer de Chine, a confirmé Florence Parly, ministre française de la Défense, lundi 8 février sur Twitter.
Le passage dans ces eaux internationales disputées, dont la quasi-totalité est revendiquée par la Chine, est "une preuve éclatante de la capacité de notre Marine nationale à se déployer loin et longtemps en lien avec nos partenaires stratégiques australiens, américains ou japonais", a affirmé la ministre.
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"Sur le plan juridique, c’est parfaitement légal pour la marine française, dans le cadre de ses opérations sur tout le globe, d’y naviguer", rappelle Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique et spécialiste de l’Asie, contacté par France 24.
Sur le plan géopolitique, la mer de Chine méridionale fait l’objet d'un patchwork de revendications territoriales entre la Chine, la Malaisie, Taïwan, les Philippines et le Vietnam, sans compter les tensions entre Washington et Pékin. Un contexte qui a de quoi faire réfléchir à deux fois avant d’y faire plonger un sous-marin.
La France essaie ainsi de se poser en garant du droit de naviguer librement dans les eaux internationales. "C’est une façon de dire à nos partenaires australiens, indiens ou encore japonais que nous ne faisons pas que des beaux discours. La France n’aura de crédibilité dans la région que si elle démontre qu’elle est prête à agir pour défendre ses principes", résume Antoine Bondaz.
Paris semble d’ailleurs avoir réussi son coup puisque la Chine n’a pas officiellement réagi à la présence de l’Émeraude. "Pékin a dû juger que l’enjeu n’en valait pas la peine", estime Antoine Bondaz. D’abord, ce type de sous-marin seul n’est pas une menace de premier ordre. "Il ne s’agit pas non plus d’un sous-marin lanceur d’engin, auquel cas la Chine se serait probablement fait entendre", estime l’expert de la Fondation pour la recherche stratégique.