Qu’est-ce que le Commonwealth, et à quoi ça sert ?
Article du magazine GEO, Publié le 06/05/2022 à 19h30 - Mis à jour le 09/09/2022
L’idée du Commonwealth naît durant la période de décolonisation britannique. Les anciens "dominions " britanniques (colonies et protectorats) décident de s’unir tout en faisant allégeance à la couronne britannique. L’existence du Commonwealth est officialisée en 1949, lors de la Déclaration de Londres. Le nombre de pays membres a varié au fil du temps. Les membres fondateurs étaient l’Afrique du Sud, l’Australie, le Canada, l’Irlande, la Nouvelle-Zélande et Terre-Neuve. L’Irlande et Terre-Neuve, mais aussi les Maldives et le Zimbabwe ont depuis quitté l'organisation. L’Europe en compte deux membres : Chypre et Malte.
Lors de l'accession au trône d'Elizabeth II en 1952, le Commonwealth était composé de 9 membres : le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Irlande, l'Afrique du Sud, le Pakistan, l'Inde et le Sri Lanka. Désormais, ils sont 56 États membres, dont la plus grande partie du contingent se trouve sur le continent africain (21 pays membres). Le Commonwealth assure à l'empire britannique une présence sur les cinq continents, soit sur un territoire de 30 282 502 km2. Au total, il regroupe 2 558 903 391 habitants, autrement dit, près du tiers de l'humanité, dont 80% vivent en Inde, au Bangladesh et au Pakistan.
Voici la liste des 56 États membres : Afrique du Sud, Antigua-et-Barbuda, Australie, Bahamas, Bangladesh, Barbade, Belize, Botswana, Brunei, Cameroun, Canada, Chypre, Dominique, Eswatini (ex-Swaziland), Fidji, Gambie, Ghana, Grenade, Guyana, Inde, Jamaïque, Kenya, Kiribati, Lesotho, Malaisie, Malawi, Malte, Maurice, Mozambique, Namibie, Nauru, Nigeria, Nouvelle-Zélande, Ouganda, Pakistan, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Royaume-Uni, Rwanda, Sainte-Lucie, Saint Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent et les Grenadines, Salomon (Îles), Samoa, Seychelles, Sierra Leone, Singapour, Sri Lanka, Tanzanie, Tonga, Trinité-et-Tobago, Tuvalu, Vanuatu, Zambie, Togo, Gabon.
À quoi s’engagent les États membres du Commonwealth ?
L’union des États membres repose sur l’adhésion à une charte qui a pour but d’affirmer des valeurs communes. Au-delà du lien historique avec les Britanniques, il est donc important pour pouvoir faire partie du Commonwealth de :
· reconnaître l’anglais comme langue du Commonwealth ;
· reconnaître le roi Charles III comme chef ;
· appliquer les droits de l’Homme ;
· valoriser la non-discrimination ;
· respecter la primauté du droit ;
· appliquer la séparation des pouvoirs…
En l’absence de structure juridique, le Commonwealth est une organisation flexible qu’il est relativement facile de quitter et de réintégrer. Le Zimbabwe en a par exemple été écarté en 2002 suite à l’élection contestée de Robert Mugabe à la tête du pays. Depuis qu’il n’est plus au pouvoir, le Royaume-Uni œuvre pour la réintégration du Zimbabwe au Commonwealth.
Quel est l’intérêt d’appartenir au Commonwealth ?
Les membres du Commonwealth ne sont pas des étrangers les uns pour les autres. Des accords permettent donc de faciliter les échanges, notamment pour le travail, avec l’exemple du "working holiday visa" permettant aux citoyens canadiens, australiens et néo-zélandais de 18 à 30 ans de se rendre au Royaume-Uni pour travailler, et inversement.
Par ailleurs, le Commonwealth dispose d’un fonds pour la coopération économique destiné à soutenir la croissance de certains pays, assurant notamment l’apport de compétences techniques et la formation afin de jouer à la fois sur le court et le long terme. Un système de solidarité et de coopération unit donc les membres du Commonwealth. Il existe également un Secrétariat basé à Londres et qui travaille à la promotion des droits humains et des valeurs démocratiques, ainsi qu’à l’observation de certaines élections ou à l’apaisement des conflits.