Totalitarismes : des stratégies communes de transformation des sociétés
Former les « Italiens nouveaux »

« Le fascisme est une milice au service de la nation. Son objectif : réaliser la grandeur du peuple italien. Depuis ses origines […] jusqu’à aujourd’hui, le fascisme s’est toujours considéré en état de guerre : d’abord pour abattre ceux qui étouffaient la volonté de la Nation, aujourd’hui et toujours pour défendre et développer la puissance du peuple italien. Le fascisme n’est pas seulement un regroupement des Italiens autour d’un programme déterminé […] mais il est surtout une Foi […] pour laquelle œuvrent, comme militants, les Italiens nouveaux […]. Le Parti est l’organisation essentielle et la fonction du Parti est fondamentalement indispensable pour la vitalité du régime. […] Libre de formules dogmatiques et de schémas rigides, le fascisme sent que la victoire est dans la possibilité de son continuel renouvellement. Le fascisme vit, aujourd’hui, en fonction de l’avenir et considère les jeunes générations comme les forces destinées à rejoindre tous les buts désignés par notre volonté. Les organisations et les hiérarchies, sans lesquelles il ne peut y avoir de discipline dans les efforts et d’éducation dans le peuple, reçoivent pour cela la lumière et la règle d’en haut, là où se trouve la vision complète des droits et des devoirs, des fonctions et des mérites. »
Statuts du Parti national fasciste, 1927.
 
Celui qui ne comprend le national-socialisme que comme un mouvement politique, n'en sait pas grand-chose. Le national-socialisme est plus qu'une religion : c'est la volonté de créer un nouvel Homme. (Adolf Hitler)
Der sieger 1937 (le vainqueur)
Arno Breker, né le 19 juillet 1900 à Elberfeld, et mort le 13 février 1991 à Düsseldorf, est un sculpteur allemand, connu pour ses œuvres publiques réalisées et exposées sous le Troisième Reich, et promues par les autorités nazies
 
En URSS, l'ouvrier et la paysanne : le peuple idéalisé
Sculpture réalisée par Vera Moukhina, 1937 (Moscou). Haute de 25 mètres et pesant 80 tonnes, cette œuvre monumentale a été créée pour le pavillon soviétique de l’Exposition universelle de Paris de 1937.
 
Brochure du programme "Lebensborn"
US Holocaust Memorial Museum, Gift of Joan Harstrick

Le régime nazi souhaitait voir la race aryenne, qu’il considérait comme parfaite, dominer le monde. Pour y parvenir, il mit sur pied des Lebensborn (« fontaine de vie »), sortes de maternités SS, où l’on procédait à une sélection génétique des parents pour « produire » des enfants blonds aux yeux bleus.

La première maternité ouvre ses portes à Steinhöring, elle peut accueillir 30 femmes et 55 nourrissons. Gérées par la SS, ces maternités accueillent des femmes enceintes de membres de la SS. Les deux parents, soumis à des examens médicaux et à une sélection rigoureuse, doivent correspondre aux critères de pureté raciale « aryenne » définis par le régime hitlérien. À partir de 1943, le régime nazi envisage de recourir à l’insémination artificielle. Le projet est abandonné vu l’absence de résultats concluants. Par contre, si un enfant handicapé naissait dans un Lebensborn, il en était rapidement retiré et impitoyablement euthanasié.
 
Le mythe de Stakhanov:
Alexeï Grigorievitch Stakhanov. 1933

L'Union soviétique se devait d'avoir son modèle, un porte-flambeau à l'avant-garde des ourdaniks,ces troupes d'ouvriers de choc chargés, dans les années 1930, de remporter la bataille de l'industrialisation du pays à marche forcée. Le choix se porta sur Alexeï Grigorievitch Stakhanov. Dans la nuit du 30 au 31 août 1935, ce mineur de fond âgé de 29 ans établit officiellement un record de production au complexe du Donbass, en Ukraine. Lors d'un concours organisé par le Komsomol local, le conseil des Jeunesses communistes, il extrait 102 tonnes de charbon en six heures, soit quatorze fois la norme de l'époque et dix fois plus qu'un mineur britannique. La performance est plus que doublée quelques mois plus tard, avec 227 tonnes. La propagande s'empare aussitôt de ce symbole pour inventer le "stakhanovisme", référence officielle de l'organisation du travail, qui fixe au plus haut niveau les normes de rendement et détermine les rémunérations en fonction des résultats obtenus.