Etats-Unis dans le monde depuis 1945

Consigne


Pour chacune des quatre périodes étudiées, répondez aux questions ci-dessous:
1. quelle doctrine dirige la politique des Etats-Unis pendant cette période ? Comment peut-on définir la polarité des puissances dominantes ?
2. Comment peut-on qualifier la puissance états-unienne pendant cette période (selon la typologie établie en introduction) ?
3. Quels événements de la période illustre cette doctrine et ce statut des Etats-Unis ?
4. Quel événement peut être considéré comme marquant la fin de la période et la bascule vers un autre équilibre des puissances ?
Qu’appelle-t-on « équilibre des puissances » dans le domaine international ?
26 août 2019 - Vie publique.fr

La question de la polarité de la scène internationale désigne la concentration ou la répartition de la puissance entre un ou plusieurs États. Le système unipolaire est l’hégémonie d’un seul État. Cette expression est d’abord employée pour décrire la « pax britannica» au XIXe siècle, fondée sur la puissance monétaire, technologique et militaire du Royaume-Uni. Elle désigne également la puissance américaine dès la fin de la Guerre froide, s’exprimant à partir de la Guerre du Golfe de 1991. Les systèmes bi- et multipolaires comprennent respectivement deux ou plusieurs États. La première configuration est illustrée par la Guerre froide, chacun des deux Grands, États-Unis et URSS, organisant alors sa zone d’influence autour d’une opposition idéologique forte et de capacités militaires importantes. Les séquences multipolaires prêtent davantage à débat. On pourrait prendre l’exemple de la « Triade », terme utilisé par certains économistes pour évoquer la domination des États-Unis, du Japon et de l’Europe, à la fin des années 1980. Des conséquences peuvent être tirées de ces configurations en termes de stabilisation de la scène internationale. D’aucuns privilégient la théorie des cycles de puissance, prônant un système unipolaire. La concentration des capacités par une seule puissance rend improbable le recours à la force de la part de pays qui ne pourraient espérer l’emporter, d’où l’idée de stabilité hégémonique. Les conflits peuvent toutefois advenir lors des périodes de transition, au moment du déclin d’une puissance hégémonique et avant son remplacement par une autre. Robert Gilpin, professeur américain de politiques internationales, parle alors de cycles hégémoniques. D’autres évoquent un équilibre des puissances, configuration dans laquelle la présence de puissances de force équivalente les dissuaderait de recourir au conflit armé. C’est ce qu’illustrent, en configuration bipolaire, les événements de la Guerre froide, ou, dans un cadre multipolaire, le « Concert européen » – qui réorganise l’Europe en 1815 après les guerres napoléoniennes (Congrès de Vienne) – au XIXe siècle. Enfin, une dernière configuration est celle de l’absence de pôle structurant, autrement dit d’un monde apolaire. Cette position permet de prendre acte de l’émergence des acteurs transnationaux, de la fragmentation du monde et de la difficulté à construire des alliances.

Le multilatéralisme

Attitude qui consiste à privilégier les relations interétatiques et la prise de décision collective afin d’établir des règles communes dans les relations internationales.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont encouragé la création des organisations qui favorisent le multilatéralisme (ONU, G7), même si la défense de leurs intérêts a pu les conduire à des décisions unilatérales contestées (Vietnam, Irak).
Aujourd’hui, dans un monde globalisé, même la première puissance mondiale ne peut ne peut pas faire tout ce qu’elle veut sur la scène internationale. Elle doit tenir compte de la multiplication des acteurs. Cette évolution ne signifie pas un déclin de la puissance des États-Unis, mais plutôt une montée en puissance de nouveaux acteurs. Barack Obama avait intégré le multilatéralisme et la fin de la suprématie américaine par une politique d’ouverture. Il justifiait cette stratégie par le fait que « les États-Unis ne peuvent résoudre seuls les grands défis qui se posent au monde, mais, sans les États-Unis, ceux-ci ne peuvent être résolus ».