Etats-Unis dans le monde depuis 1945
La doctrine de l'enlargement de Bill Clinton
La poignée de main historique entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat lors de la signature des Accords d'Oslo en 1993 à la Maison Blanche • © RON EDMONDS/AP/SIPA

Bill Clinton a mené deux mandats entre 1993 et 2001. Ce Président démocrate poursuit l’objectif de faire triompher la démocratie dans les relations internationales. L’enlargement est donc une politique visant à élargir le cercle des nations démocratiques et libérales.
Elle s’appuie sur une combinaison du hard et du soft power ainsi que sur une politique active de désarmement nucléaire (traité de START en 1996). Elle bénéficie aussi de la suprématie économique, militaire et idéologique dont jouissent les Etats-Unis depuis la chute de l'Union soviétique.

Cela conduit les Etats-Unis à quelques avancées dans le conflit israélo-palestinien qui se concrétisent par les « accords d’Oslo » le 13 septembre 1993 signés à Washington en présence de Bill Clinton, Ishak Rabin (premier ministre travailliste israélien) et Yasser Arafat, chef de l’OLP et de la future « Autorité palestinienne) qui établissent une reconnaissance mutuelle et une souveraineté sur 22% du territoire initialement prévu pour les palestiniens en Cis-Jordanie.
Dans le même temps, les Etats-Unis ont participé activement à la diffusion du libéralisme économique dans le cadre de l’OMC, de l’APEC (1993) et de l’ALENA en 1994. L’enlargement se heurte cependant à la réalité des relations internationales et les Etats-Unis sont très sélectifs dans leurs interventions : ils se rapprochent de la Chine et n’interviennent pas en Tchétchénie (voir Axe 2). De plus la reprise des tensions entre Israël et les Palestiniens montre les limites de leur efficacité pour l’établissement de la paix.
 
Les guerres en ex Yougoslavie et les bombardements au Kosovo (1998-1999)
Les guerres de Yougoslavie sont une série de conflits violents dans les territoires de l'ancienne république fédérative socialiste de Yougoslavie entre 1991 et 2001. Deux séries de guerres se succèdent, affectant les six républiques de la défunte république fédérative socialiste de Yougoslavie. La plupart des guerres se terminent par des accords de paix, impliquant la pleine reconnaissance internationale des nouveaux États, mais avec un coût humain énorme et des dommages économiques pour la région.

C'est dans le contexte de la guerre au Kosovo (1998-1999) qu'eut lieu le bombardement par l'OTAN de cibles serbes. La campagne aérienne dura 78 jours, du 24 mars au 10 juin 1999, alors que le plan américain avait prévu de bombarder la Serbie de nuit avec des pauses en journée. Le nombre de sorties aériennes nécessaires pour faire plier la République fédérale de Yougoslavie fut de 37 465, soit 480 par jour en moyenne. Les bombardements firent entre 2 000 et 3 000 morts

Cette intervention militaire fut conduite par l'OTAN sans mandat de l'ONU.
 
L'unilatéralisme en Irak (2003), une erreur ?
Extraits:

Nous poursuivons ensemble l'objectif d'un désarmement effectif de l'Iraq. Nous avons en ce domaine une obligation de résultat. Ne mettons pas en doute notre engagement commun en ce sens. Nous assumons collectivement cette lourde responsabilité qui ne doit laisser place ni aux arrière-pensées, ni aux procès d'intention. Soyons clairs: aucun d'entre nous n'éprouve la moindre complaisance à l'égard de Saddam Hussein et du régime iraquien.

L'option de la guerre peut apparaître a priori la plus rapide. Mais n'oublions pas qu'après avoir gagné la guerre, il faut construire la paix. Et ne nous voilons pas la face: cela sera long et difficile, car il faudra préserver l'unité de l'Iraq, rétablir de manière durable la stabilité dans un pays et une région durement affectés par l'intrusion de la force. Face à de telles perspectives, il y a l'alternative offerte par les inspections, qui permet d'avancer de jour en jour dans la voie d'un désarmement efficace et pacifique de l'Iraq. Au bout du compte, ce choix là n'est-il pas le plus sûr et le plus rapide?

(...) l'usage de la force ne se justifie pas aujourd'hui. Une telle intervention pourrait avoir des conséquences incalculables pour la stabilité de cette région meurtrie et fragile. Elle renforcerait le sentiment d'injustice, aggraverait les tensions et risquerait d'ouvrir la voie à d'autres conflits.

Dans ce temple des Nations Unies, nous sommes les gardiens d'un idéal, nous sommes les gardiens d'une conscience. La lourde responsabilité et l'immense honneur qui sont les nôtres doivent nous conduire à donner la priorité au désarmement dans la paix. Et c'est un vieux pays, la France, d'un vieux continent comme le mien, l'Europe, qui vous le dit aujourd'hui, qui a connu les guerres, l'occupation, la barbarie. Un pays qui n'oublie pas et qui sait tout ce qu'il doit aux combattants de la liberté venus d'Amérique et d'ailleurs. Et qui pourtant n'a cessé de se tenir debout face à l'Histoire et devant les hommes. Fidèle à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur.


Original link