Les royaumes de Castille et d’Aragon sont unis depuis 1479 sous les rois catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand II d'Aragon, mariés depuis 1469. Ceux-ci relancent la Reconquista en 1482. Ils appuient leur légitimité fragile sur une forte identité religieuse. Christophe Colomb est un marin génois qui participe à l’aventure portugaise en Afrique. D’importantes erreurs de calcul lui font croire que la distance séparant le Japon (Cipango) de l’Europe est cinq fois plus courte qu’en réalité. Son projet d’atteindre les Indes par l'ouest est repoussé par la monarchie portugaise mais avec l’aide des franciscains espagnols, il finit par convaincre Jeanne la Catholique.
Le 3 août 1492, trois navires quittent l’Espagne. Le 12 octobre 1492 ils touchent terre dans une île que Colomb baptise San Salvador. Au cours de quatre voyages successifs, Christophe Colomb découvre Hispaniola (Saint Domingue), Juana (Cuba), une partie des Antilles ainsi que les côtes du Venezuela et de l’Amérique centrale. L’installation dans les premières îles suit le modèle de la Reconquista et l’exemple des Canaries: par contrat (capitulación) la monarchie donne droit de conquête, en son nom, à des chefs d’expédition (appelés plus tard conquistadors) qui doivent exploiter les terres au nom de la couronne (fief) et convertir les indigènes au catholicisme.
Grand découvreur, Christophe Colomb se révèle rapidement piètre administrateur. Il est mis à l’écart à partir de 1500 et la monarchie espagnole envoie désormais des gouverneurs choisis par elle pour poursuivre la conquête et trouver un passage vers les Indes puisqu’il est désormais clair que ces terres forment un nouveau monde. Ce monde est partagé entre les rois Catholiques et la monarchie Portugaise sous le patronage de l'Eglise en 1494 (traité de Tordesillas).