Sur place le 4 juin, l’ambassadeur britannique Alan Donald écrit que les manifestants «ont été taillés en pièce» par des blindés qui ont «roulé sur les corps à de nombreuses reprises».
«Pour la première fois depuis que le Parti communiste était au pouvoir, la Chine était confrontée à une crise financière majeure, [les gens] étaient surtout mécontents de la corruption grandissante et impatients de voir l’application des réformes politiques.
À la même époque, en Union soviétique, Gorbatchev […] avait engagé des réformes allant dans le sens de la démocratie. […] D’un même élan, et dans toutes les grandes villes, les étudiants sortirent des campus […] commencèrent à afficher leurs opinions sur les murs, et à manifester à l’inté-rieur comme en dehors des campus universitaires. À Pékin, ils furent des milliers à se répandre dans les rues et à converger vers la place Tian’anmen. […] éclatèrent alors spontanément des slogans comme "Démocratie !" "Liberté d’expression !" "À bas la corruption !" "On veut des réformes politiques!"
[…].
Le 15, le 16, le 17 mai furent des journées extraordinaires. Pékin était envahi par sa population qui descendait dans la rue. […] La manifestation étudiante se transformait en un immense réveil populaire qui se répandait à travers toute la Chine.»
Cai Chongguo, J’étais à Tiananmen, L’Esprit du Temps, 2009.