François Baroin — En tant que président de l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité, je constate chaque jour que les maires sont au cœur du développement des pratiques sportives et qu’ils facilitent le sport de loisirs et la pratique du sport partout et par tous.
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La création du label « Terre de Jeux », pour laquelle l’AMF s’est fortement mobilisée, est une manière de reconnaître l’engagement de chaque territoire, quelle que soit sa taille, dans les actions déployées auprès des habitants autour des Jeux : événements et célébrations, programmes valorisant la pratique du sport, soutien aux athlètes locaux, investissements dans des infrastructures…
P. I. — On prévoit plus de 11 milliards de retombées liées à l’effet JO pour la France et dans les dix années à venir. Au vu des expériences étrangères, cet objectif vous semble-t-il réaliste ? Que faudrait-il faire pour que cette promesse soit tenue ?
F. B. — Au-delà des retombées économiques, l’AMF est très attachée à la notion d’héritage des Jeux de Paris 2024, tant sur le plan sportif que sur le plan sociétal et économique. Tous les acteurs doivent être impliqués, qu’ils soient publics ou privés, associatifs ou grand public.
Accélérateurs de politiques publiques, les Jeux sont l’occasion de mener des travaux de réhabilitation d’équipements sportifs ou d’en construire de nouveaux, qui seront de solides leviers pour dynamiser l’économie en créant de l’activité pour les entreprises locales.
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Enfin, la diffusion télévisuelle des compétitions des JOP dans le monde entier permettra aux entreprises, y compris locales, de montrer leur savoir-faire et de faire connaître leurs produits. Pour les collectivités, c’est une occasion unique de valoriser l’image de leur territoire.
P. I. — À vos yeux, que signifient les notions d’héritage olympique, d’égalité des territoires et d’inclusion sociale tant mises en avant par Paris 2024 ?
F. B. — Pour les villes, les Jeux sont une chance en termes de notoriété et d’attractivité. La construction d’infrastructures d’accueil, de réseaux de transport et de communication participent largement à leurs transformations : édification des équipements demandés, élargissement du programme sportif en projet de ville ou en projet urbain…
P. I. — Que pourriez-vous proposer de plus, au travers des JO en France, pour améliorer l’attractivité et l’image des territoires français aux yeux des investisseurs étrangers et pour favoriser les actions de décentralisation et de « réoccupation » des territoires abandonnés ?
F. B. — L’organisation d’épreuves sportives ou l’installation de camps d’entraînement dans plusieurs régions de la métropole, mais également en outre-mer seront l’occasion de valoriser une pluralité de territoires vis-à-vis d’investisseurs étrangers et d’illustrer les atouts de la décentralisation à la française.