La forêt française depuis Colbert

Étude 2 -
L'extension forestière en France au xixe siècle

forêts domaniales : forêts qui appartiennent à l'Etat

La récolte de résine dans les Landes au début du xxe siècle
Document 4 De nouveaux usages de la forêt
Théodore Rousseau (1812-1867), Une avenue, forêt de l’Isle-Adam, 1849, huile sur toile, 101 x 81,8 cm, musée d’Orsay.

La loi de 1861 classe pour la première fois zone « à destination artistique » une parcelle de 1000 ha dans la forêt de Fontainebleau, suite à la mobilisation de l’opinion publique par le peintre Théodore Rousseau installé à Barbizon : c’est la première forêt protégée française.

Avec l'essor des classes bourgeoises et de l'urbanisation, certaines forêts proches des grandes villes deviennent des lieux de promenade et de détente, comme la forêt de Fontainebleau ou celle de Rambouillet. Développement de l’art et du tourisme : Les paysages forestiers inspirent les peintres (école de Barbizon) et attirent les premiers touristes, curieux des "grands espaces naturels".
Le XIXe siècle marque une redécouverte de la forêt comme espace sauvage et mystique, grâce à l’influence des romantiques. Cela favorise une vision de la forêt à préserver pour sa beauté naturelle.
 
Document 3
La naissance de la plus grande forêt française : les Landes de Gascogne
 
Document 2
Un cadre administratif favorable au développement de la forêt

Pour optimiser la gestion forestière, le pouvoir entend restaurer une administration des Eaux et Forêts puissante. En 1824 est fondée l'École forestière de Nancy, dont la formation rayonne en Europe centrale et aux États-Unis. En 1827, l'adoption du Code forestier renforce les prérogatives de l'administration forestière. Le Code comporte trois points principaux : il impose la gestion directe par l'État des forêts domaniales(1), où les droits d'usage sont cantonnés sur de petites portions ; il met sous tutelle les bois des communes au profit de l'administration ; il impose un contrôle administratif sur les défrichements privés(2). Même si le chauffage domestique au bois perdure, la pression sur les forêts diminue, d'autant que de grandes plantations ont lieu. En effet, en 1857, une loi accélère les plantations de pins maritimes dans les Landes et donne naissance à la plus grande forêt française. Les plantations avaient commencé au xviiie siècle pour enrayer la progression des dunes dans les terres, et se poursuivent alors pour répondre aux besoins en bois de construction, traverses de chemins de fer, poteaux télégraphiques, étais des mines. La résine sert par ailleurs à fabriquer des bougies, de l'essence de térébenthine ou de la colle. Au boisement des Landes (600 000 hectares) s'ajoutent ceux de la Champagne et de la Sologne. Steve Hagimont, EHNE, 2021.
Document 1
Les transformations de l'usage de la forêt
Forges de Tronçais dans l'Allier.
Dans les années 1780, des forges sont installées au cœur de la forêt de Tronçais dans l'Allier. À cette époque, une grande partie de cette forêt fournit le charbon de bois utilisé pour produire la fonte et le fer. Avec la livraison de charbon de terre (houille) à partir des années 1840, les pressions sur la forêt tendent à baisser.

La diminution continue de la surface boisée française cesse à partir de 1830.
A cette date, la forêt française atteint en effet son minimum historique en ne recouvrant que 15% du territoire national.
La reforestation tient à trois raisons principales.
La 1ère est l’action de l’Etat, un peu en termes d’action de protection, mais plus encore en termes de plantations volontaristes comme dans la forêt des Landes de Gascogne à partir de 1857 ou encore en Champagne et en Sologne. Il s’agit de valoriser ainsi des terres marécageuses pauvres en les asséchant et en leur fournissant une nouvelle ressource.
La 2e cause est liée au remplacement progressif du charbon de bois par le charbon de terre (houille) à partir des années 1840.
Enfin, la déprise agricole dans les régions les moins fertiles conduit à une progression spontanée de la forêt, à l’image de ce que connaissent les Alpes du Sud.