One Belt One Road
Doc. 4. Les nouvelles routes de la soie s’invitent en France, via le port allemand de Duisbourg

Le projet lancé par le dirigeant chinois Xi Jinping en 2013, Road and Belt Initiative, a pour ambition de relier « l’atelier du monde » à l’Europe. La récente prolongation des «nouvelles routes de la soie » jusqu’au nord de la France symbolise le rôle grandissant du port allemand de Duisbourg en tant que carrefour européen et “terminus” eurasiatique. Le 2 février 2021, l’entreprise allemande Contargo a réceptionné pour la première fois sur son terminal fluvial français de Valenciennes une barge comptant une quarantaine de conteneurs en provenance de Chine. Des marchandises qui ont été transportées d’Asie par le ferroviaire jusqu’au port allemand de Duisbourg, avant d’être acheminées par voie fluviale au terminal de Valenciennes. Un trajet devenu possible grâce à l’avancée de l’élargissement du canal Seine-Nord Europe. (...) Duisbourg a été choisi comme terminus du projet Road and Belt Initiative. Ce port est le plus grand terminal fluvial trimodal d’Europe, situé au confluent du Rhin et de la Ruhr. (...) La solution ferroviaire pourrait être de plus en plus plébiscitée. Malgré des prix plus élevés, il a l’avantage d’être deux fois plus rapide que le maritime, 16 à 20 jours contre 45 jours. Si un changement de paradigme devait s’opérer, cela faciliterait les projets chinois de nouvelles routes de la Soie, ainsi que la place du port allemand de Duisbourg comme carrefour européen.

Paco Martin, portail de l'IE, 19/02/2021

 
Doc 5. Les infrastructures en Asie centrale

Près de Khorgos, à la frontière de la Chine et du Kazakhstan, en fond de vallée, la voie ferrée reliant la Chine à l'Europe via la Russie. Le trafic est de 14 trains par jour en 2018 ; le plan en prévoit 24 en 2020 et 54 en 2027 (15 % du fret Chine/Europe en valeur).
 
Doc. 6 Le câble Peace arrive à Marseille.
La cité phocéenne accueille un quinzième câble sous-marin. Nommé Peace (Pakistan and East Africa Connecting Europe), il est long de 12 000 km et relie d’abord la France à l’Afrique (via Mombassa au Kenya) et à la plaque asiatique (via Gwadar au Pakistan). Ce projet a été financé par un consortium chinois dirigé par Hengton, qui a acheté Huawei Marine Networks en novembre 2019. A son arrivée dans les eaux territoriales françaises, c’est Orange qui a été chargé de gérer l’arrivée du câble sur les côtes méditerranéennes.

Article du Monde informatique: 20/10/2021

 

DOC. 7. Coopération inter-entreprises chinoises et étrangères, notamment françaises.

Source : Larçon, J-P. (HEC Paris)


L'expérience de neuf entreprises dans quatre secteurs a été décryptée :

ACTILITY, ORANGE (Orange International Networks Infrastructures & Services) et TRAXENS dans le numérique (infrastructures et objets connectés),BANSARD INTERNATIONAL, BOLLORÉ LOGISTICS et FORWARDIS dans le transport et la logistique,
EUROPASS et FAMOCO dans le tourisme,
WABEL dans le e-commerce et les plateformes B2B.

Le bénéfice du projet chinois peut être direct (sur ces Routes) quand on appartient au secteur du transport et de la logistique par exemple (Bolloré, Bansard, Forwardis) ou à celui des infrastructures portuaires et digitales (Orange mais aussi Soget).

Ces partenariats vont, ensuite, bénéficier à des entreprises qui ont besoin de développer leurs flux avec la Chine et l’Asie centrale et demain avec l’Asie du Sud-Est (aérien avec le partenariat de Chronopost) ou avec l’Afrique (digital grâce au câble PEACE interconnectant la Chine, le Pakistan et progressivement l’Afrique orientale et australe afin de répondre à la demande croissante de capacité entre l'Asie, l'Afrique et l'Europe).


Bien entendu, qui dit opportunités dit aussi risques. Et ces coopérations ne sont un jeu « gagnant-gagnant » qu’à certaines conditions :

  • apporter des solutions et des savoir-faire difficilement réplicables et transférables,
  • chercher à créer de la valeur sur un ou deux segment(s) plutôt qu'avoir une approche globale,
  • développer son pouvoir de négociation (« bargaining power »),
  • trouver les business models adaptés aux nouvelles Routes de la Soie