Doc. 1. Routes de la soie, nouvelle route de la soie
La nouvelle route de la soie (parfois aussi au pluriel) est un projet stratégique chinois visant à relier économiquement la Chine à l’Europe en intégrant les espaces d’Asie Centrale par un vaste réseau de corridors routiers et ferroviaires. Dans son versant maritime, ce réseau de routes commerciales inclut les espaces africains riverains de l’Océan indien.
Surnommé le « projet du siècle » par Xi Jinping, le programme OBOR, pour « One Belt, One Road » (« Une Ceinture, Une Route ») vise à créer une nouvelle génération de comptoirs transnationaux. C’est en 2013, lors d’une tournée en Asie centrale, que le président chinois nouvellement élu mentionnait à Astana (Kazakhstan) son projet de ressusciter la mythique route caravanière qui reliait, il y a près de 2 000 ans, Xi’an en Chine à Antioche en Syrie médiévale (aujourd’hui en Turquie).
Depuis, ce projet est devenu central dans la politique économique chinoise. Il concerne plus de 68 pays regroupant 4,4 milliards d’habitants et représentant près de 40 % du produit intérieur brut (PIB) de la planète. Les banques et institutions financières chinoises ont largement été sollicitées pour mettre en place un tel projet.
Les objectifs économiques sont multiples pour la Chine :
- accroître ses exportations, écouler sa production et trouver de nouveaux marchés pour ses entreprises de BTP. En effet, la Chine est en surcapacité industrielle. Or, l’Asie centrale est un marché en pleine expansion.
- diversifier et sécuriser ses approvisionnements énergétiques. L'Asie centrale représente pour la Chine un intérêt majeur afin de se libérer de sa dépendance énergétique vis-à-vis des pays du Golfe et de la Russie. En solidifiant des accords de coopérations avec des pays comme le Sri Lanka, le Bangladesh ou la Birmanie, elle assure en même temps la sécurité de ses nouvelles routes d’approvisionnement.
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