Territoires de la mondialisation
Les 10 premières métropoles mondiales
 
L'archipel métropolitain mondial
Les métropoles mondiales dirigent la mondialisation. Elles impulsent, produisent et innovent en articulant les réseaux mondiaux. New York, Tokyo, Londres, Paris, Hong Kong ou Shanghai dominent et organisent le processus de mondialisation. Les métropoles émergentes s’affirment dans les Suds. Elles se développent extrêmement rapidement. Mumbai en Inde, São Paulo au Brésil ou Johannesburg en Afrique du Sud forment de vastes régions urbaines dominant leurs aires régionales. D’autres s’affirment, comme Lagos au Nigeria et Lima au Pérou. Les mégalopoles sont des centres d’impulsion. On en compte trois dans les aires de puissance : la Mégalopolis au nord-est des États-Unis, les mégalopoles japonaise et européenne. D’autres se sont formées plus récemment en Californie, en Chine, ou encore au Brésil.
 
Villes globales, villes mondiales
Shanghai, une métropole chinoise
« Autre cas spectaculaire : Shanghai, dont la croissance et la mutation rapide impressionnent. Selon les données livrées par l’ONU (UN-Habitat), après une phase de progression relativement légère entre 1950 et 1990 qui a vu la population passer de 6 à 8 millions d’habitants, le rythme de progression est devenu étonnant. On franchit les 13 millions d’habitants en 2000, 16 millions en 2010 et on dépassera au moins les 21 millions en 2015. L’expansion économique et le développement des équipements et infrastructures sont à l’avenant : déroutants de rapidité et d’ampleur. Plus grosse agglomération chinoise et 7e mondiale, […] elle se devait d’héberger une grande manifestation mondiale, pour s’imposer comme une véritable « Global City». Cela fut l’Exposition universelle de 2010, qui accueillit plus de 70 millions de visiteurs, en très grande majorité des Chinois, et dont le thème Better City, Better Life ne fut pas choisi au hasard. Il s’agissait de célébrer le rôle de Shanghai et de la Chine dans la définition du tempo et du style de l’urbanisation mondiale. Le gouvernement de Shanghai se servit de cet événement, objet de 40 milliards de dollars d’investissements (2 fois plus que les Jeux olympiques de Pékin), pour développer deux aéroports internationaux, des gares et des voies ferroviaires à grande vitesse, 5 lignes de métro, de nombreuses autoroutes, un centre des congrès qui ambitionne de rivaliser avec celui de Hong Kong. Tout en mettant l’accent sur la requalification des espaces publics, la montée en qualité des universités et des centres de recherche, des musées, sans oublier la mise en place de secteurs touristiques destinés à attirer durablement les visiteurs chinois et étrangers. La réhabilitation du Bund, cœur historique de la ville des concessions fut un acte majeur. On a créé ici une formidable promenade au bord du fleuve Huangpu permettant de contempler, en vis-à-vis, de part et d’autre du cours d’eau, le front, au style très européen, formé par les bâtiments historiques et la nouvelle skyline de Pudong, à couper le souffle. Cette opération emblématique visait bien à mettre en scène Shanghai, la dresser en World City de référence.» Source : Lussault Michel, « Des métropoles aux mégapoles : l’exemple chinois », Tous urbains, 2013/4 (N° 4), p. 52-55. https://www.cairn.info/revue-tous-urbains2013-4-page-52.htm, [Consulté en octobre 2019]

Photographie du quartier d’affaires de Lujiazui (district de Pudong à Shanghai) depuis le quartier historique du Bund (au premier plan) en 2016
1. le centre mondial des finances de Shanghai 2. le Shanghai Center, 2e plus grand gratte-ciel au monde (achevé en 2016) 3. la Jin Mao Tower 4. la perle de l’Orient (tour de télévision)