Territoires de la mondialisation
L'évasion fiscale: une autre forme de mondialisation
 
Le traitement des feuilles de coca en Colombie

 
La géographie des antimondes
Antimonde : espaces informels, illégaux produits par des activités illégales.

Antimonde est un concept désignant l'ensemble des espaces négatifs, marginaux et informels, qui sont marqués par leur isolation ou par leur dissimulation. Ces lieux incluent les paradis fiscaux, les zones franches, les bases militaires, les prisons, les zones de guérilla, les zones de trafic de drogues ou de forte criminalité, mais également les zones marginales comme les espaces de ruralité profonde, les ZAD (zones à défendre), les espaces marqués par des personnes marginales comme les gens du voyage, les squatteurs, etc. C'est un concept de géographie française, relativement académique et controversé, inventé par Roger Brunet dans les années 1980
 
Les antimondes naissent de la mondialisation. Antimonde est un concept désignant l'ensemble des espaces marginaux et informels, qui sont marqués par leur isolation ou par leur illégalisme. L’ensemble des activités illégales représenterait entre 15 et 30 % du PIB mondial, et plus de 80 % du PIB de certains pays. « L’argent noir », issu d'activités illicites, représenterait entre 700 et 1 500 milliards de dollars dans le monde, principalement du fait de deux secteurs : l’argent de la drogue et le trafic des êtres humains (proxénétisme, trafic de migrants…). Mais cela ne tient pas compte de l’argent « gris » : contrebande, contrefaçon, fraude fiscale… Le tout est regroupé sous le nom d’« argent sale ».

 

L'économie du pavot en Afghanistan

« L’économie du pavot contribue […] à l’activité économique du pays. Dans quelle proportion ? […] L’agriculture est bien sûr le premier secteur concerné puisque 1,8 million de personnes sont estimées assurer la culture et la récolte du pavot/opium, soit 12 % de la population active […]. Le second bassin d’emploi de l’économie du pavot concerne probablement l’intermédiation, la logistique et la sécurité des stades ultérieurs de production, collecte et trafic (collecteurs, courtiers, transporteurs, chimistes, gérants de laboratoire ou “agents de sécurité”). […] [Au total] 2,76 millions de personnes […] auraient été directement impliquées dans l’économie du pavot […]. Au sommet ne se trouveraient que quelques dizaines de personnes. » Mickaël R. Roudaut, « Kaboul-Paris : voyage d’un gramme d’héroïne. Pouvoir et puissance de l’économie du pavot », Géoéconomie, no 68-1, 2014.