En 1962, une mère et ses enfants, débarquent à Marseille. (AFP)
Durant les deux seuls mois de mai et juin 1962, près de
400 000 personnes quittent l'Algérie. Le 5 juillet suivant, jour de proclamation de l'indépendance de l'Algérie, le massacre d'Oran renforce les craintes et l'exode. Au total, de 1962 à 1965, environ un million de Français d'Algérie arrivent en France
Témoignages"L’arrivée en France est un mauvais souvenir. Nous avons été reçus avec de terribles paroles : "Jetez-les à la mer !" Mais le plus terrible, c’est d’avoir dû partir sans rien savoir de notre sœur enlevée en 1959. Jamais personne ne parle des disparus. Parfois, je me pose des questions et je me dis que peut-être elle est encore vivante."
Madame DI BATTISTA, Sète
"Je suis natif d’Alger. J’y suis resté jusqu’à 26 ans. J’en suis parti pour ne plus y revenir, juste avant l’indépendance. Je me souviens avec précision de visages et de situations qui m’ont parues étranges ce 26 mars 1962, sur le moment, juste avant qu’une fusillade éclate… J’y ai perdu deux amis chers abattus pratiquement à mes pieds…"
René CAPO, La Grande-Motte.
"On nous a cachés, comme des témoins gênants d’une sale guerre, comme des indésirables. Je me bats depuis quarante ans pour faire reconnaître le génocide des harkis par la France et l’Algérie. La réconciliation entre ces deux pays ne peut se faire sans nous. En aucun cas, nous ne devons être une nouvelle fois les oubliés de l’Histoire."
Hacène Arfi, Saint-Laurent-des-Arbres
"Nous possédions un grand jardin potager et aussi beaucoup de fleurs. Nos terrasses fleuries résonnaient des rires des repas familiaux ou entre amis."
Maryse DEMOGUE-LECQ.