Mémoires de la guerre D'Algérie
L'OAS : épisode /11 du podcast La guerre d'Algérie
AUDIO • La guerre d'Algérie, épisode /11 : L'OAS. Une série inédite proposée par France Inter. Écoutez 2000 ans d'histoire, et découvrez nos podcasts en ligne.
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Le putsch des généraux: 21 avril 1961
Une de La Croix le 22 avril 1961

Egalement appelé putsch d'Alger. Tentative de coup d'État, fomentée par une partie des militaires de carrière de l'armée française en Algérie, et conduite par quatre généraux cinq étoiles (Maurice Challe, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et André Zeller). Le putsch est un échec car l'armée reste fidèle, notamment grâce à l'allocution radio et télévisée du Général de Gaulle, en uniforme, qui dénonce "un quarteron de généraux en retraite" et rappelle aux soldats leur devoir d'obéissance à l'État légitime.
 
L'attentat du Petit-Clamart

Une de l'Aurore le lendemain de l'attentat.

Le Petit-Clamart, non loin de l’aéroport de Villacoublay le 22 août 1962.
Un commando d’ultras de l’Algérie française attend le général de Gaulle. Les conjurés sont armés de fusils-mitrailleurs, de pistolets-mitrailleurs Thomson et de carabines. Ils arrosent de leurs tirs la DS présidentielle lancée à 90km/h ainsi que la voiture banalisée des policiers qui la suit. L’action dure en tout une quarantaine de secondes. La carrosserie de la DS est trouée de huit impacts de balles. On retrouvera près de 150 douilles. Personne n’a été tué ni même blessé.
 
Affiche de l'OAS vers 1962
L'Organisation de l'armée secrète, ou Organisation armée secrète, surtout connue par le sigle OAS, est une organisation terroriste clandestine française proche de l'extrême droite créée le 11 février 1961 pour la défense de la présence française en Algérie par tous les moyens, y compris le terrorisme à grande échelle.
L'OAS est responsable d'entre 1 700 et 2 200 morts, principalement en Algérie.
 
Des témoignages d'anciens de l'OAS
Ils étaient officier, étudiant, médecin, industriel, ils sont devenus " activistes " et " rebelles ". Aujourd'hui, " terroristes à la retraite ", les anciens de l'OAS livrent leur vie, leurs motivations et racontent le combat sans pitié pour l'Algérie française. Cette vingtaine de récits croisés plonge dans les coulisses de l'histoire, des débuts du contre-terrorisme aux heures clandestines de l'OAS en passant par les préparatifs du 13 mai 1958 ou les dessous du putsch de 1961.

Extraits:

Paris 1962
Organisé et déterminé, Armand Belvisi qui, par des « relations », a intégré un réseau clandestin, se lance sans état d’âme et sans stress dans les actions violentes. « Je fais des plasticages dans Paris, explique-t-il calmement. Je travaille la journée et le soir je fais les attentats. Un plasticage, c’est simple, les cibles nous sont données… Des nuits bleues, il y en a vingt-quatre, j’en fais trois. On me dit le secteur dans lequel on va évoluer et, dans la journée, je fais le repérage. Je plastique [le journaliste] Maurice Duverger, [l’éditeur] Maspero et Jeanneney, le ministre de l’Industrie. On opère à un ou à deux. J’en fais un tout seul. J’arrête ma voiture, je pose la bombe et je pars. Des plasticages dans Paris, il y en a pour dire que nous sommes là, nombreux, actifs. Moi, je fais ce qu’on me dit. Je ne réfléchis pas aux objectifs. Je fais confiance à ceux qui donnent les ordres. »

Alger 1962
Alger, les attentats et les actions contre les musulmans se multiplient. « À partir du moment où nous sommes partis, où Degueldre est arrêté, le 7 avril, les troupes sur place, le tempérament latin aidant, ça débouche sur les ratonnades qu’on peut déplorer, c’est sûr », admet Pierre Montagnon. L’organisation s’oppose, comme à Oran, au départ des Européens et s’en prend violemment à ceux qui désobéissent. Rien ne va plus.