Le porte-aéronefs indien Vikramaditya à Goa en mai 2019, pour la 17e édition de Varuna, un exercice naval franco-indien qui fait intervenir 12 navires militaires des deux flottes.
Le temps où l’Inde dénonçait la présence de puissances extrarégionales dans l’océan Indien est lointain. La coopération navale constitue un axe fort du partenariat stratégique avec les États-Unis depuis la fin des années 1990. Idem avec la France, à la différence que cette dernière estime être une nation de l’océan Indien grâce à son département de la Réunion. Dans le golfe du Bengale, l’Indian Navy a une coopération étroite avec Singapour, en plus de conduire des patrouilles conjointes bisannuelles avec la Thaïlande, l’Indonésie et la Birmanie. En mer d’Arabie, c’est Oman qui est son meilleur partenaire, même si ses contacts sont nombreux avec la plupart des États du golfe et l’Iran. Plus au sud, l’Indian Navy exerce une forte influence auprès des Seychelles et de Maurice, en les aidant par exemple à surveiller leur ZEE. Elle entretient aussi des échanges réguliers avec le Kenya, le Mozambique et la Tanzanie, et conduit des exercices conjoints bisannuels avec l’Afrique du Sud [...]. Concernant les puissances extrarégionales, l’Indian Navy expérimente un format de coopération navale trilatérale avec les États-Unis et le Japon tout en se rapprochant de la marine australienne depuis 2015. Sans complètement s’aligner sur Washington, l’Inde se montre disposée à travailler avec les États-Unis et leurs alliés pour contribuer au maintien de la sécurité en océan Indien.
Isabelle Saint-Mézard, Atlas de l'Inde, Autrement, 2016.