4. Les enjeux du canal de Suez pour l'Egypte
Les redevances du canal de Suez constituent, avec les transferts de la diaspora égyptienne, le tourisme et l’extraction d’hydrocarbures, l’une des quatre rentes de l’Égypte. En 2014, avant les travaux du canal, celui-ci rapportait 5,5 milliards de dollars (environ 4,7 milliards d'euros), soit 1,9 % du PIB et 31 % des recettes en devises de la balance des paiements courants du pays. Les tarifs de transit sont établis par l’Autorité du canal. Ils sont calculés pour maintenir sa compétitivité aux yeux des armateurs. Pour les conteneurs, la redevance de transit moyenne par EVP s'élève à 102 dollars pour un navire de 1 000 EVP, contre 56 pour les plus gros porte-conteneurs : par exemple, un porte-conteneurs de 18 000 EVP paie environ 800 000 dollars chaque passage de l’isthme.
Les travaux conduits sur le canal ont pour objectif d’augmenter le revenu qu’en tire le pays. En effet, la fluidification du trafic permise par la nouvelle voie laisse espérer une augmentation conséquente du passage des navires et des recettes correspondantes. Le gouvernement égyptien compte sur une croissance des revenus du nouveau canal de 5,3 milliards de dollars (environ 4,7 milliards d'euros) en 2015 à 13,2 milliards de dollars (11,7 milliards d'euros) en 2023. C’est sur la base de cette promesse que les Égyptiens ont financé eux-mêmes à 88 % les 7 milliards d’euros de travaux, en souscrivant aux certificats de placement, d’une échéance de cinq ans, portant un taux d’intérêt de 12 %