Territoires de la mondialisation
Fond de carte
 


Dans quelle mesure l'exemple de l'Asie du sud Est reflète-t-il l'inégale intégration des territoires dans la mondialisations ?


À l’échelle régionale, les disparités peuvent également être importantes entre certains États fortement intégrés à la mondialisation et d’autres plus marginalisés. Les projets de développement à l'échelle régionale permettent de mettre en commun certains atouts géographiques (accès à la mer, passes de montagne, ...). Les collaborations politiques interétatiques permettent d'organiser les relations avec les partenaires internationaux (Chine, UE, Etats Unis...)
Corridors de développement économique dans la Région du Grand Mékong (RGM)

Créé en 1992 le programme de la Région du Grand Mékong regroupe aujourd’hui cinq États d’Asie du Sud-Est continentale (Thaïlande, Myanmar, Laos, Vietnam, Cambodge), la province chinoise du Yunnan et la région autonome du Guangxi (Chine).

Appuyé par la Banque Asiatique de Développement (BAD), ce programme développe l’approche des corridors dans l’objectif de favoriser l’intégration régionale en Asie du Sud-Est. Ces couloirs économiques, qui relient les centres de productions et de commerces, induisent à l’échelle des villes, de nouvelles relations de complémentarité et/ou de concurrence et une redéfinition de leurs fonctions urbaines.


 
L'Asie du Sud Est: des échanges et des niveaux de développement disparates
 
L’ASEAN, un espace à la croissance exceptionnelle
L’Asie du Sud-Est, entre les puissances chinoise et indienne, s’affirme comme une région déjà puissante dans la mondialisation. Considérée comme émergente depuis les années 1990, elle est aujourdʼhui marquée par lʼinégale intégration de ses territoires dans la mondialisation avec dʼimportants centres à lʼéchelle mondiale mais aussi des marges marquées par un faible développement. Réunis dans l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) depuis 1967, les pays qui la composent cherchent à promouvoir l’intégration économique et la coopération pour faire face aux inégalités de développement et à la concurrence régionale.
 
L'ASEAN, structure majeure de l'intégration régionale en Asie du Sud-Est

« L'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) regroupe 10 États membres. Créée par l'Indonésie, la Malaisie, Singapour, la Thaïlande et les Philippines en 1967, elle a été rejointe par le Brunei (1984), le Vietnam (1995), le Laos et la Birmanie (1997) et enfin le Cambodge (1999). […] L'ASEAN fonctionne par consensus entre ses États membres, avec une présidence tournante annuellement […]. Le siège de l'organisation est situé à Jakarta. L'effort d'intégration économique des dix États membres de l'ASEAN s'est concrétisé le 31 décembre 2015 par l'entrée en vigueur de la Communauté économique de l'ASEAN (AEC). L'AEC vise à faciliter la circulation des flux de capitaux, de biens, de services, d'investissements et de main-d'œuvre qualifiée dans la région. Début 2018, la quasi-totalité des droits de douane sur les échanges de marchandises ont été supprimés entre les pays de l'ASEAN. L'ASEAN a par ailleurs signé des accords bilatéraux de libre-échange en vigueur avec la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l'Inde, l'Australie et la Nouvelle-Zélande [ASEAN + 6]. »

Ministère de l'Économie et des Finances, « L'ASEAN en bref », juillet 2019.

Tensions récurrentes en mer de Chine méridionale
La mer de Chine méridionale est une étendue bordée par la Chine, Taïwan, les Philippines, la Malaisie, Brunei, Singapour, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam, et concentre autour des îles Spratleys et Paracels des tensions stratégiques liées aux revendications territoriales des uns et des autres. Les Spratleys, composées de quelque 750 rochers et îlots, sont occupées, pour partie, par l’un ou l’autre pays riverain – à l’exception notable de Brunei. Au moyen de ces conquêtes très symboliques, tous espèrent pouvoir étendre leur plateau continental et aspirent à la reconnaissance d’une zone économique exclusive qui leur garantirait l’exploitation de prometteuses ressources énergétiques et piscicoles. Le conflit sino-vietnamien autour des Paracels se nourrit des mêmes ambitions. Et, bien que ces îles, situées à mi-chemin entre l’île chinoise de Hainan et le Vietnam, soient contrôlées par la Chine depuis la bataille de 1974, Hanoï ne semble pas vouloir renoncer à y asseoir sa souveraineté.