Territoires de la mondialisation
Des écarts d'intégration de grande ampleur
Les écarts de revenus sont conséquents entre les territoires : des pays émergents (Brésil, Argentine, Mexique) présentent des revenus par habitant inférieurs à ceux des Bahamas (paradis fiscal) et de la Guyane (aides françaises et européennes). Haïti demeure le pays le plus pauvre de la région.
 

La mondialisation hiérarchise les territoires à l'échelle régionale (Amérique du Sud)

À l’échelle régionale, les disparités peuvent également être importantes entre certains États fortement intégrés à la mondialisation et d’autres plus marginalisés. Les projets de développement à l'échelle régionale permettent de mettre en commun certains atouts géographiques (accès à la mer, passes de montagne, ...). Les collaborations politiques interétatiques ont parfois du mal à aboutir lorsque l'intégration économique est faible.
PROSUR, une nouvelle coopération pour l'intégration régionale sud-américaine ?

Le Forum pour le progrès de l'Amérique du Sud (PROSUR) [...] a mené à la signature de la Déclaration de Santiago par huit mandataires latino-américains. Ce premier sommet du PROSUR confirme la volonté des pays de « consolider un espace régional de coopération pour le progrès et le développement de l'Amérique du Sud ». [...] L'objectif est de permettre aux pays du bloc de mettre en place des politiques publiques communes et efficaces, après l'échec de l'UNASUR (abandonnée par sept pays sur douze membres) et les blocages institutionnels du MERCOSUR. [...] Selon la Déclaration de Santiago, l'espace flexible du PROSUR « abordera de manière prioritaire des sujets d'intégration en termes d'infrastructure, d'énergie, de santé, de défense, de sécurité et de lutte contre la criminalité, de prévention et de gestion des catastrophes naturelles ». [...] « Nous sommes convaincus que plus nous nous unifions, plus nous arriverons à une stabilité politique dans la région », conclut Mauricio Macri (ex-président argentin).

Maelyss Larrieu
« PROSUR, un forum géopolitique inédit en Amérique latine », El Carretero (journal en français basé à Buenos Aires), 25 mars 2019.
Une multiplication des coopérations, source de fragmentation
L'Amérique latine compte le plus grand nombre de coopérations régionales. Cependant, l'économie infrarégionale ne représente que 15 % des échanges des pays latino-américains, l'essentiel de leur production étant exporté vers les grands marchés mondiaux.
 
les corridors routiers et ferroviaires en Amérique du Sud
La Chine investit tant pour le canal de Panama que pour les corridors routiers et ferroviaires en Amérique du Sud dans le cadre de son projet de la construction des routes de la soie. Plusieurs grandes sociétés chinoises de BTP (bâtiment et travaux publics) et de transport, ainsi que la Banque interaméricaine de développement (BID) sont impliquées dans ces projets.

"Le corridor bi-océanique profitera à 7 des 12 pays d'Amérique du Sud, il permettra sa connexion avec les ports et facilitera les exportations vers le continent asiatique. [...] La ligne ferroviaire permettra d'économiser 25 jours de voyage du Brésil vers l'Asie. En outre, il transportera un volume important de marchandises d'environ 10 millions de tonnes. [...] Les pays de la région possèdent l'une des plus grandes réserves minérales de la planète, avec 65 % des réserves mondiales de lithium, 42 % d'argent, 38 % de cuivre, 33 % d'étain, 21 % de fer, 18 % de bauxite et 14 % de nickel, avec d'importantes réserves de pétrole et environ 30 % du total des ressources en eau renouvelables dans le monde. [...] Le corridor bi-océanique central permettra de réduire les coûts d'exportation et d'importation, il sera un moyen de transport durable [...] et renforcera l'intégration entre les nations sud-américaines. [...] Le corridor ferroviaire de 3 755 km reliera le port de Santos au Brésil, dans l'océan Atlantique, au port d'Ilo, au Pérou."

Guillermo Saavedra « Corridor bi-océanique, un projet qui unit les ports de l'Atlantique et du Pacifique », Mediapart (blog), 22 décembre 2017.