Le lien social
Les discriminations à l'embauche
Ministère du Travail, France.
Campagne contre la discrimination à l'embauche

20% de chances en moins de recevoir une réponse lors d'une candidature à une offre d'emploi et 30% de chances en moins d'être recontacté après une candidature spontanée. Les résultats de cette grande campagne de testing menée entre novembre 2018 et janvier 2019, à la demande du gouvernement, sont particulièrement éloquents. Mieux vaut s'appeler Amandine Fournier que Yasmina Mehdaoui, ou Florian Dubois plutôt que Mourad Benzakri lorsqu'on cherche du travail dans une très grande entreprise.

Au total 17 600 candidatures et demandes d'informations - fictives - ont été envoyées à 103 grandes sociétés de 6 régions françaises. A chaque fois : deux profils identiques mais dans un cas avec un patronyme maghrébin, dans l'autre un patronyme d'origine française.

(source France Inter)



 
Chiffres clés: étrangers et immigrés en France

INSEE
 
Contrôle au faciès : le rap français raconte
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Le délit de faciès: relations entre polices et jeunes issus de l'immigration
Alors que 82,6% des hommes de la population d’enquête témoignent n’avoir jamais fait l’objet d’un contrôle d’identité de la part des forces de police dans les cinq dernières années, la moitié des hommes perçus comme arabes/maghrébins ou noirs déclarent l’avoir été au moins une fois. Ces derniers rapportent également être de 6 à 11 fois plus concernés par des contrôles fréquents (plus de 5 fois) que le reste de la population masculine.

Enquête sur l’accès aux droits Relations police/population : le cas des contrôles d’identité
 
Racisme, antisémitisme et xénophobie : quelle situation en France en 2019 ?

Selon une enquête menée par la CNCDH, en 2019, le racisme demeure assez répandu. Moins de 6% des Français pensent que certaines races sont supérieures à d'autres, une croyance en net recul. Cependant, 18% se disent plutôt ou un peu racistes. L’hostilité à l’immigration progresse légèrement (49% des sondés).

Dans le même temps, 10% des personnes interrogées déclarent avoir été victimes de discrimination ces dernières années.

La perception des différentes minorités varie :

  • les Roms restent les plus stigmatisés ;
  • l’opposition à l’islam (comme religion) s’accentue légèrement mais les Français musulmans sont très bien perçus ;
  • les préjugés vis-à-vis des juifs s’avèrent minoritaires et stables dans l’opinion sans être pour autant marginaux ;
  • les Noirs, tout en ayant une très bonne image, font partie des plus discriminés (par exemple, ils sont surreprésentés dans les emplois subalternes et subissent des contrôles d'identité plus fréquents). Les stéréotypes dépréciatifs dont ils sont victimes remontent à la période de l'esclavage et de la colonisation. La CNCDH souhaite voir les programmes scolaires valoriser davantage les racines multiculturelles de la France.

L’intolérance à la diversité augmente avec l’âge et le sentiment d’une dégradation de la situation économique personnelle et familiale. Elle baisse avec le niveau d’études et le degré d’ouverture au monde. L’opinion politique et la religion l’influencent aussi.

5 730 crimes et délits de nature raciste ont été enregistrés (soit une hausse de 11% par rapport à 2018). Il s’agit pour l’essentiel de provocations, d’injures et de diffamations. Les victimes (5 350) sont en majorité des hommes d’origine africaine.


 
Racisme, antisémitisme, xénophobie : l'année 2019 a enregistré une hausse des faits discriminatoires, preuve de la persistance de puissants préjugés en France. La question de l'immigration reste centrale dans le débat politique alors même qu'elle est un fait statistiquement marginal.
Comment expliquer la force de la xénophobie en France en 2021 ?