J’ai commencé Deliveroo il y a près d’un an, je fais ça à temps plein. Grosso modo, je travaille sur les heures les plus rentables, de 11 heures du matin à minuit, six jours sur sept. Ça me fait quand même des semaines de 80 heures, à raison de 13 heures par jour, c’est beaucoup mais j’aime ça. Sur le plan financier, on est payé à la quinzaine. En ce moment, je tourne à 2 000 euros brut, ce qui me fait à peu près 3 000 net à la fin du mois. Mais l’hiver, quand on travaille bien, les soirs et les dimanches, il m’est arrivé de monter à 5 000 euros sur un mois (4 000 euros net). Dimanche dernier j’ai fait 215 euros dans la journée, c’est pas mal. Depuis quelques semaines, ils ont changé leur algorithme, je fais un peu moins de courses, je gagne un peu moins même si je suis sur les anciens contrats où on est payé à l’heure (environ 7,5 euros) plus un forfait sur chaque course (entre 2 et 4 euros). Les nouveaux, ils sont juste payés à la course (5,75 euros) et ils n’ont pas les primes de week-end ou les primes de pluie. J’ai l’impression que chez Deliveroo, ils essayent des choses. […] Je n’ai jamais eu de gros pépins sur la route, même si je me suis blessé une fois. J’ai été arrêté pendant un mois. Enfin, arrêté c’est un grand mot car comme je suis indépendant, auto-entrepreneur, je n’ai pas de compensation. Ce mois‑là, je n’ai rien gagné. Heureusement que je mets un peu de côté chaque mois en cas de coup dur. Parce que quand tu te blesses, t’as rien.
Témoignage de Damien, 36 ans, livreur à plein temps chez Deliveroo. Propos recueillis par Sébastien Pommier, L’
Express.fr, 27 mars 2017.