Doc. 5a. Destructions nécessaires à la percée haussmannienne • Crédits : BnF
Les fréquents séjours à Londres du futur empereur alors en exil l’ont précocement sensibilisé aux enjeux de l’urbanisme. En 1853, Napoléon III charge le préfet de la Seine, Georges Eugène Haussmann, de transformer Paris.
Doc. 5b. Théophile Gautier, préface de Paris démoli d’Émile Fournier, Aubry, 1855.
« De profondes tranchées dont plusieurs sont déjà de magnifiques rues, sillonnent la ville en tout sens, les îlots des maisons disparaissent comme par enchantement, des perspectives nouvelles s’ouvrent. La physionomie de Paris est à beaucoup d’endroits changée de fond en comble. Des monuments, déga-gés des hideuses masures qui les masquaient, se montrent pour la première fois dans leur beauté complète ; d’autres sortent de leur ruine, inachevés et se terminent enfin. Dans cette ville, centre de l’univers, le genre humain, apporté et remporté par les veines et les artères des railways, comme le sang dans le cœur, circulera désormais sans embarras et ans confusion; la ville aussi s’aère, se nettoie, s’assainit: plus de quartiers lépreux, plus de ruelles miasmatiques, plus de masures humides où la misère s’accouple avec l’épidémie. Les murailles pourries s’effondrent pour laisser surgir de leurs décombres des habitations dignes de l’homme, dans lesquelles la santé descend avec l’air, et la pensée sereine avec la lumière et le soleil.»